Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.
J’ai peur de tomber malade...
J’ai peur de tomber malade, de me fatiguer
dans des familles, de donner essor
aux images négatives, de sentir le sang
courir plus rare jusqu’à la racine des cheveux,
jusqu’au bout des doigts de pied, ou au cerveau :
cette seule pensée fait du dégât.
Ils m’ont fait voir la maison où le magnétiseur
vous racle votre fric et si on demande le medium,
sa femme, on paie double. Comme ça serait bien
d’avoir une combine qui marche. Un truc minuscule.
Rien de philosophiquement solide. Une reproduction
de Bosch où se perdre. La crème qu’on aime le plus,
un remontant du désir. La lettre d’un ami.
So what ? Stevens pousse un soupir cosmique.
Ma chi lo sa ? Perros gémit. Expressions étrangères
pour dire le point au-delà duquel l’esprit échoue,
et d’où les pieds tracent une double piste qui, s’enfonçant
dans le sable et lavée et relavée par la nuit
aux étoiles négligemment filantes ou par une Grosse
Lune Romantique, ionise le paysage.