un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

Bordereau

mais la bourbe aussi nous réduit…

 

je sais ce que je sais :
l’accoutumée songerie hauturière
par-devant l’océan bitumeux,
la menace inlassée des pluies,
l’émiettement désordonné des astres
en l’écumeuse bannière des nuées
(le ciel noué est en louage),
le vent confusément molli,
les oiseaux décrassés que nul n’entendra plus,
la tache grise et décousue des eaux
vers l’aurore
tout au fond d’un quartier de carènes,
et quelquefois l’oubli
puis le pilon aveugle de la nuit ;
sur la cloison l’herbe installe sa foudre
et redevient.

 

Le feu résiste.