Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.
Girafes
Comme le jeune geôlier constatait, à chaque contrôle, mois après mois, que le cou des prisonniers s’était allongé, il fit un rapport au directeur de la prison : « Les fenêtres sont trop hautes. » Mais il reçut pour toute réponse : « Non, ils guettent les années ! »
Le jeune geôlier compatissant ne connaissait pas le visage des années, il ignorait le pays d’origine des années, il ne savait pas reconnaître la trace des années ; alors, nuit après nuit, il allait au zoo, à l’enclos des girafes, et il montait la garde, et attendait.