un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

Porte fermée, d’une
main à l’odeur de mobylette,
en robe chasuble lourde de graviers
— bras épais, vermiculés —
allumant le fourneau,
que touche-t-elle, distraitement, dans
ses cheveux crispés, sous le néon?
Ce qui, toute la journée, s’est collé contre
sa joue — touches de givre, pétales égalisants :
mots, petites brûlures, giclures
d’images…
comment le fait-elle nager,
sur quel air noir
qui bouge… mais ne remontera pas,
ne touchera rien, ne happera pas d’horizon, de vert lumineux
équivaudra — pour moi, pour quiconque —
à l’indifférence — à une masse — là-bas…mais
dont il me faut au moins, comme un lest blanc,
savoir qu’elle
existe.