Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.
Je me sers à proprement parler
de la bouche
tout en oubliant l’esclave
qui nourrit mes pensées
pour la vie forcée
à servir les lèvres
elle devient la maîtresse asservie
de ma bouche
quand je parle quand je mange
elle sent comment s’aiment
dans son bouge la mie et le mot
languissante elle farfouille
entre les deux —
petite cochonne, à loisir
se vautrant dans la bouillie
Mais aucune langue ne peut dévorer longtemps l’amour
quand la phrase est prête et le pain
dénudé, elle crache la motte
des mots et engloutit le reste