un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

Cet homme-jeunesse

à Aziz

 

Mars d’aubépine, ectoplasme piquant
de règnes annoncés en sourdine par des facteurs bleus
je sais que déjà pour la troisième fois revient
le Soleil, vagabond imperturbable,
dans la haute case qu’il occupait
tandis que planaient sur une fosse de terre
mes grains séchés de tournesol.

 

Tu le sais, mars pénible, couronne d’épines.
Cet homme de jeunesse fut le four ardent
où mon pain pur a levé,
le sarment de la grâce, le modèle des gestes,
l’adagio, le maestoso, l’allegretto,
et me voilà à bégayer ses notes.

 

Tu sais que dans la rue je le flaire
comme la chienne ses chiots tués,
et me drape et m’emmitoufle sans sa dernière heure,
mon damas nuptial d’orties.