un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

Le quai de la Tude

Quotidienne, la péniche s’appela jadis.
Une femme avait en propre,
outre la pudeur floue de dénicher
l’âge d’une couleur, de nier
l’or de l’ange et souffler
le seuil des peurs sans roman,
l’épave la sève le velours
de l’oiseau des cinq pièges,
une île entre les lèvres — traluisant.
Elle se déchaussa sur l’endormement
du quai de la Tude, fouetta
les conciliabules qui la faisaient endêver,
endêver encore lorsque le temps
de l’oubliette remonte en tessons.
Ah !… l’inquiétude, nu tante
comme une kermesse de hêtres
qui tomberait à l’eau, encolérée.
La péniche s’appelle jadis et la femme,
prise entre les deux sangs du petit large,
caresse les bornes sur le quai de la Tude.