un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

La secrète épouvante

Têtes, cheveux, ne sont pas loin du gros orteil.
La pureté de la folie est comparable
au grain lourd de sa peau dans le pauvre soleil.
Car le soleil est une lampe misérable.

 

Une tristesse horizontale sert de table :
la mort surélevée d’un mètre comme un vieil
ongle excessif. Gros orteil ou la mort, pareil.
Son aspect de visage effacé nous accable.

 

Le gros orteil est la partie la plus humaine
de nos corps, il figure une presqu’île obscène
à nos jambes, ces continents frais et calleux.

 

Le détacher, en faire une île ? non, il traîne
ces longs pays de l’os avec lui, et la haine,
la peur l’entourent comme une eau légère & bleue.