Film de part en part chrétien : qui est « le vicaire » ? Est-ce le monarque du Vatican ou le jeune prêtre martyr redevenant juif avec les juifs exterminés — frère ? Ce pourrait être la « vérité » de Lustiger, la dernière phase de sa vraie vie : l’étoile jaune remise sur son cœur.
Le Pape, chef d’Etat, a une « diplomatie ». Soit. Le disciple, ou dernier apôtre, lui, agit « en imitation de J.C., dans la « sainteté ».
Autre remarque, approuvant la netteté de ce film :
Le mal radical-banal, absolu, est montré : pire que l’usine à gaz, dans sa simplicité inhumaine totale, quand le SS (c’est-à-dire un Allemand) abat deux déportés, deux juifs, d’un coup dans le dos, comme on se mouche ou serre une main.
Le film montre les extrêmes, le bon vicaire et le meurtrier, insensé ; et du coup ouvre la béance abyssale, disloquante, où l’Europe s’abima : sans doute irrémédiablement.
Michel Deguy