un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

Silence !

Silence ! J’enfonce l’épine à ton cœur,
car la rose, la rose
est debout au miroir parmi les ombres, elle saigne !
Elle saignait déjà du temps où nous mêlions le oui et le non,
où nous en buvions à petites gorgées
parce qu’un verre, jeté de table, se brisa :
il annonçait une nuit qui s’enténébra, qui dura plus que nous.

 


Nous buvions les lèvres avides :
c’était un goût de fiel
et moussait pourtant comme le vin —
Je suivais le rayon de tes yeux
et la langue nous balbutiait des douceurs…
(Elle balbutie ainsi, elle balbutie encore ainsi.)

 


Silence ! L’épine est allée plus profond à ton cœur :
elle est alliée à la rose.