Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.
Avec humilité, Hölderlin
Ainsi passons-nous notre vie à chercher sous la
poigne des mots
la main qui frète le silence à la fin du poème
quand les choses les plus simples communiquent
(la friteuse crépite et son rucher fumant
porte d’un coup d’aile au milieu des genêts
la cuisine basse et sourde à nos appels)
et nous allons à travers cette complicité
sans rien comprendre les yeux vides
comme à travers l’enclos du corps la vie la vie
dont seul certains soirs nous parvient
le galop assourdi et têtu — mais le cavalier trahi
par quel écart du cheval fringant qui est-ce
sinon cet autre moi toujours fuyant
jeté à terre et traîné dans la plaine