Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.
Peur
Lignes à flanc de coteau
tracées par la charrue motorisée,
s’abat une volée de corbeaux
comme une sombre pensée.
Il ne faut pas que j’y repense
entre herbe et jonc où virant
les corbeaux descendent
face aux gaz d’échappement.
Elle ne doit plus me peser
quoi qu’elle me révèle jamais.
Mais comment me protéger
quand le tracteur se tait ?
Comment, si ça dure trop
et que croît l’immobilité
où je suis épié d’un vol de corbeaux
et par une écriture d’ailes envoûté ?
Dans le ciel vide plongeant les yeux,
je le sais pourtant plein,
j’attends immobile l’horreur
que je dois lire.