un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

Le corbeau blanc

Une illusion verte tombant du noir
des claies se répand, monte du noir
rugueux : gravité de l’illusion
privée de centre dans le soleil, printemps,
mon dernier printemps, mon premier,
revenu parmi les épines de la terre
ramper parmi les ronces et les ombres intenses
des blancheurs enneigées : les prés attendent
le bramement des cerfs, le tourbillon
frais du bois où bat le pic
furieux et le vent paraît de givre.
Étoiles, ouvrez l’œil dans la nuit
du cœur, relevez-vous, illusions,
quittez la branche, descendez descendez
à terre vertes encore, sans le crépitement
sec et rougissant de l’automne.
Le corbeau blanc becquètera dans l’herbe
d’une éternelle saison : ce sera un flocon
de neige agité du haut des cieux.
Le marteau bat sur les planches déclouées.