un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

Vomir le monde,
expulser sa substance irréelle et visqueuse
comme le malade qui se libère d’une nausée.
Et rester sans monde,
avec le néant dans la main
ou peut-être une fleur,
qui déjà n’est plus au monde,
mais dans le halo de calme réalité qui l’entoure.

 

Et ne pas chercher alors d’autre monde.
Renoncer à l’infidèle conglomérat
sous quelque forme que ce soit
et enfiler avec l’antiforme d’une aiguille
le fil agile et caché
de l’envers de tous les mondes.

 

Se soutenir alors
de cette ténuité exemplaire,
comme le chant se soutient du vol
ou l’amour d’une absence.

 

Et commencer la fervente antihistoire
qui crée des antimondes.