un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

Ayant parfois honte qu’encor se taise,
Dame, par moy vostre beaulté en rime,
j’accours au temps, que la veis si sublime,
Qu’aultre jamais ne sera qui me plaise.

 

Mais pour mes bras telle charge trop poise,
Et n’est ouvrage à polir de ma lime :
Pourtant l’engin, qui son pouvoir estime,
Se refroidit d’y vouloir faire noise.

 

Souvent j’ouvris ma bouche pour en dire,
Puis je me teus, craingnant de faire faulte :
Mais qu’elle voix pourroit sortir si haulte ?

 

Souvent en vers j’accomençay d’escrire :
Mais mon esprit, ma plume et main restive,
Furent vaincus sur la première rive.