un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

À Monsieur Desprez, parisien.

 

Mon Desprez, si je suis d’esprit pesant et sombre,
Si je suis Taciturne, et songeard quelquesfois
Comme si un Demon m’avoit humé la voix
Au trou Trofonien plein de nuage et d’ombre,

 

Sache que c’est le corps qui me geine, et m’encombre,
Et le travail oyseux où souvent tu me vois
M’a rendu solitaire à la ville et aux bois
Pour tousjours remirer le principe du nombre.

 

Les raiz de ma pensee autrefois ecartez,
A voir objets divers, sont tellement artéz
Et clos au Pavillon où se loge ma fée,

 

Que je n’en sçauroy plus mon nuage briser
Ni fors à un seul point en tout le rond viser
Car bongré maugré moy toujours L’UN GUIDE ORFEE.