Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.
Si j’étais un étranger comme tu dis,
au lieu de ta deuxième tête,
tu serais davantage poli.
Les étrangers ne sont pas là :
ils passent et repassent dans l’air
comme des anges, invisibles
sauf pour leurs appareils-photos, et le bruissement
de leur fragrance inconnue
mais nous ne sommes pas des étrangers
l’un pour l’autre ; nous sommes la pression
à l’intérieur du crâne, la lutte
entre les rochers pour plus d’espace,
le repoussement et le fléchissement, l’amour à contre-cœur,
les anciennes haines.
Pourquoi craindre le couteau
qui pourrait nous séparer, à moins que
ce soit le cerveau et non la peau qui risque d’être coupé ?