un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

Le soir ramène les vents...

Le soir ramène les vents et le gel
Des sombres steppes, de la Russie au loin.
Les bois inclinent leurs feuillards dénudés.
Les nuages interminablement font voile au Nord-Est.

 


L’obscur recouvre-t-il déjà l’étendue des jours gris ?
Et des nuées de feuilles s’élèvent-elles déjà dans le bois à demi-mort ?
Cri d’un animal au loin. Froide la détrempe des marais
Et l’obscur sans-fond à écume noire.

 


Un feu aurait-il déjà parcouru la forêt
Qu’ainsi les branches accrochent, noires et embrouillées
Comme la main du vieillard désespérément tendue

 


Dans l’obscur d’une nuit. Sur un mur noir
Brûle faiblement une lueur qui au palud s’égare.
Silhouettes qu’elle peint, étranges et inconnues.

Octobre 1910