un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

Hé bien, les petits cheveux blancs de M...

Hé bien, les petits cheveux blancs de M. qui lui poussent derrière,

dans la nuque, une jeune fille les a coupés, mais pas tout

récemment ; et voilà qu’ils se hérissent, et ceux de Monsieur J. aussi,
comme au menton d’une vieille femme — personnages de Balzac…

Et plus encore, le moi de qui-parle, le glissant patron.
Comme elle le trouve amusant, le jeune homme, quand il traverse

le parc — son pull qui lui pend dans le dos, le miroir ne l’a pas vu ;

c’est la tache aveugle de la vanité que seule une mère perçoit,

et elle nous rajuste pour nous empêcher de nous effondrer

ou de dériver dans la « classe dangereuse » des clochards,

des souteneurs, des trafiquants, des putains, en-deçà de toute réforme,

mais pas hors de portée, sans considération
d’âge, sans avertissement : un ouvrier
a peur de la dèche tout autant que les nerfs bourgeois
redoutent la perte de contrôle, l’une et l’autre dégradantes
et tues, mais quelle importance, quand on a les yeux dans le vide

sans savoir s’habiller, encore moins rectifier son pull ?