Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.
Le long du fleuve
L’automne attardé dans un tremble rutile
Par terre on foule l’or des feuilles tombées
Une puis une autre longuement descendent
L’âcre odeur d’humus monte au nez des marcheurs
Les oiseaux invisibles, on entend leurs cris
Les branches d’hiver ne sont plus des abris
Quelques oripeaux pendent au chêne frileux
Sous les marronniers le sol n’est que rousseurs
Le soleil oblique illumine la proue
d’un lent bateau entièrement clos de glaces
Voici venu l’immeuble où vivait un sage
Il est mort depuis peu déjà son visage un passant tout à l’heure se l’appropriait
Tant l’individu est infime et légion
A peine posée son image est reprise
L’identité pâlit, s’emprunte, revient
Le monde est peuplé de légères variantes
des ombres qui hantent en nombre la mémoire
Ainsi à chaque instant va-t-on au devant
d’un frère, d’un ami rêvé, d’une amante