Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.
Pierre de mer
Le cœur de notre monde, sans bruit nous l’avons perdu aujourd’hui à l’heure où jaunit la feuille du maïs : une pelote ronde, elle a facilement roulé de nos mains. Il nous fallut filer la laine nouvelle, la laine rousse du sommeil dans le sable, au tombeau du rêve : non plus un cœur, mais la chevelure cette fois de la pierre remontée du fond, la parure des pauvres pour orner son front songeant à la vague, aux coquillages.
Peut-être, aux portes de cette ville dans l’air, une volonté de nuit l’exhaussera-t-elle, lui fera-t-elle ouvrir l’œil qui la tire vers l’est par-dessus la maison où nous sommes, le noir de la mer autour de la bouche, les tulipes de Hollande dans ses cheveux. Ils portent des lances à son devant et nous portions un rêve et le cœur blanc de notre monde roula de nous. Ainsi lui vint ce tissu bouclé autour de sa tête : une étrange laine, belle à la place du cœur.
O battements, venus et passés ! Signes de voiles qui flottent dans le fini.