un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

Sons

(« écrire… pour diminuer les doses de la réalité en les évacuant…
la littérature était pour moi une défécation salutaire »)

 

en ces jours-ci déjà si frais si bleus si fermés
les papillons de l’hiver sont des mouches grasses et noires
qui telles des syllabes grouillent sur les murs et s’entassent
dans les fentes, elles aussi en quête d’inexistants soutiens

 

de croissance, peut-être (penses-tu) tombée du ciel il y a existence
une faille dans le canal des heures vers l’éclosion, une chance
d’imaginer quelque part dehors nuptiale la danse

 

déposée dans des chiures de petit œufs
pour que hors saison puissent germer dorées les orchidées
mais les bourgeons bleus du cerveau portent nu le savoir
d’une seule sortie et sorte d’orgie d’idée :

 

tu t’accroupis oppressé sur le bloc-notes
pour à nouveau te débarrasser de l’abcès stérile
évacuer la mort mot à mot.