Billet — Politique et pourcentage

Michel Deguy
par Michel Deguy

La fin du politique

 

 

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Le milieu d’entente entre contemporains concitoyens est accaparé par la statistique, comme si le discord portait sur le comptage.

Les faits, tous faussables (Trump), sont devenus des pourcents. Le pourcentage est l’objet du discours (ci-devant politique, aussi incertain que certain — « hors jugement »).

Le sondage fait venir en avant les variables inessentielles du cours de la communication. Sigles majusculés, les étiquettes désignent les figurants : naguère PCF, MRP, Divers-gauche. Un thème sociétal (par exemple, le vaccin) répartit son « pour » et son « contre ». La substitution des pourcents aux généralités, c’est-à-dire aux idées, est mortelle. Elle a eu lieu. Le comptage quantitatif (et donc la comparaison la plus vide en plus et en moins) a pour but le recomptage, semblance démocratique.

Michel Deguy

 

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