Billet — Éteignez la clim !

Michel Deguy
par Michel Deguy

Et non pas « adieu Donald », mais « au diable ! »

Le standard du confort américain (welfare state), non négociable, a reçu de Henry Miller, il y a cinquante ans, son appellation véridique : « Le cauchemar climatisé ». La clim, non pas symbole ou métaphore, mais voyant rouge de la consommation destructrice (« destruction créatrice »), atmosphère de la société américaine : si seulement ce peuple mal élevé supportait 20 degrés Celsius dans tous ses « homes », il épargnerait l’équivalent du PIB de trois ou quatre pays africains. Mais périsse la terre plutôt que le refroidissement anti-climatique des homes  et des 4×4 !

 

L’« Amérique », métonymie dévoratrice des Amériques, aura été, génocidaire et géocidaire, la fatalité de l’humanité. Exorbitante de tous les droits internationaux, voleuse des énergies, elle aura finalement porté à sa tête un des États-uniens les plus monstrueux de toute l’histoire de ses chefs, violeur et trompeur, promoteur du slogan « America first », le plus ravageur de la paix souhaitée par les Nations depuis les Lumières : programme de fin du monde. Le mal fait par Trump, Donald golfeur du Disneyworld, incalculable, est irréversible et peut-être aussi ineffaçable que celui dont Hitler a tatoué l’Allemagne.

Non que Trump ait inventé la « fakerie » mondiale, immondant le monde, puisque c’est la publicité, relance de la croissance qui a fait sortir les dialogues humains de l’effort du juger en vérité. Mais c’est lui qui en a imposé le non-sens à la politique et à la géopolitique.

 

Les électeurs américains du 3 novembre, s’ils se soucient des autres peuples, pourraient « réaliser » que pour toutes les puissances hostiles, l’empire de Mr. Xi ou celui du grand mamamouchi d’Ankara, celui de Poutine ou des Ayatollahs, il n’y aurait pas de plus belle victoire que celle de Trump  réélu – pour l’abaissement des USA.

 

Michel Deguy