Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.
L’ange des moustaches
Avec ses dents plus faussement blanches
il ricane, glapit, se dispute
avec les garçons de café
à l’aube
et lésine sur le pourboire :
il est détestable.
Il espionne les putains et les aime
comme spectacle
mais non la vertu les fascistes
les petits pois en boîte
le lapsus calami le lapsus linguae
la confusion l’entassement le fouillis
les habitudes radines de sa muse.
Il s’éloigne en riant
enveloppé dans son suaire
dans le plus vaste suaire d’un matin
entre crayeux et violet
où les ombres non sans gémir se défont
dans les rues et dans les voitures
et l’ange des moustaches
se pose enfin sur le pare-brise.