un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

La mer comme alibi, 1905

C’est vrai qu’un litre de mer tient
dans cette caisse de bois fin.
Bien sûr le crabe de sa main
gauche, l’eau que son œil lui fait
l’eau claire où traverse l’archet,

 

confirment le ton vert du chant.
Des dizaines de soleils blancs
sur elle, spots, projos (et dans
le noir les clients de la mer
ont les oreilles d’un beau vert)

 

sur elle donc, cheveux enduits
d’encre de Chine ou tu me dis
de quel aussi profond vernis,
elle est en sueur, non c’est l’eau
de la mer qui sort de sa peau.

 

Sa peau feint une varicelle
dorée, fragments de caramels,
taches fines comme un sommeil
où rêver de ses mains ses mains.
Elle célèbre un temps de juin

 

sur la mer par définition.
Faut-il repeindre en vert les sons ?
Elle est assise au bord, violon
sur la joue, le bras comme on couche
un fusil,
                  et qu’Éros te touche !