un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

Les fous

La lune ressort sur fond de nuages jaunâtre.
Les fous se suspendent aux barreaux des grilles,
Comme de grosses araignées collées au plâtre.
Leur main parcourt la clôture du jardin.

 

Dans des salles ouvertes, on voit flotter des danseurs :
Le bal des fous. Soudain vocifère
Le délire. Le hurlement si loin se vrille
Que tous les murs vibrent sous le vacarme.

 

Un fou empoigne avec violence le médecin
Avec qui, à l’instant, il parlait de Hume.
Il gît dans son sang, le crâne fracassé.

 

Les fous agglutinés observent, satisfaits. Mais déjà
Déguerpissent, car là-bas le fouet claque,
Comme des souris qui s’enfouiraient sous terre.

Juin 1910