un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

Matière des fleurs

Les nuages poussent hors du cercle leur poids de nuages,
c’est l’aube, le fer retrempe rouge et glacial dans les cendres,
les dieux claquent des dents, nous naissons encore,
muets.

 

Crissement de graviers, mâchoires, sous le vert
des robes. Le vide pousse dans les branches. A l’étal du monde
l’albâtre du muscle infâme, prospère.
Allons et venons, lents rois, notre buste reluit vif dans les tournants, une vraie
planète ; enfin la foudre immobile nous pend dans les feuilles brûlées.

 

Nos mères, douce armée ; dès maintenant l’éloignement des jupes
dans la tiède agitation des fanions. Au loin, pourtant,
la moiteur moelleuse du miel est baume, lumière. Aux pleurants répondre que
     le paysage reste dur, comme l’aboiement des motos
sortant du canon increvable des forêts. La pierre des frontons, non vaincue,
maintient l’inepte sourire par-delà le crépi des clartés.