un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

Secouer le corps comme un animal,
Mais en se débarrassant de beaucoup
                                       plus que l’animal :
de la poussière que laisse la pensée,
des raideurs qui enrôlent la mort,
des taches de l’amour et des pluies sales
qui tombent des corniches
ou d’un ciel trouble, empoisonné.

 

Se débarrasser des guenilles du temps,
de la complicité des lieux tristes,
des ecchymoses du bonheur,
des restes douteux du banquet,
des serpentins macabres de la douleur.

 

Et un jour de secousses calculées
se débarrasser même de son ombre,
de cela qu’on appelle soi-même,
et de ces frôlements qu’on appelle les autres.

 

Un jour enfin se débarrasser
de l’éternité défigurée de la vie
comme d’une autre couche de poussière.