un Poème pour une visite

Poème choisi de façon aléatoire dans notre fonds à chaque visite de cette page.

Sonnet

à Tommaso Cavalieri

 

Avec ce cœur de soufre et cette chair d’étoupe,
Avec des os qui sont pareils à du bois sec,
Avec une âme qui dédaigne freins et rênes,
Avec un désir prompt et trop d’ardeur, avec

 

Une raison aveugle, débile et boiteuse
Et les gluaux, les pièges dont le monde est plein,
Ce n’est pas grand merveille si, en un éclair,
On flambe au premier feu qu’on rencontre en chemin.

 

Si pour l’art qui demande le secours du Ciel,
Mais triomphe avec lui de la Nature, encore
Qu’elle imprègne tout lieu, je ne suis pas né sourd

 

Ni aveugle, ainsi me trouvant à la hauteur
De qui m’a dérobé, puis incendié le cœur,
La faute en est à Qui m’a voué à brûler.