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Index des auteurs et traducteurs publiés dans la revue

N°11 - 1979 Jeanpyer PoëlsLancinements

Lancinements

Fragments

à Marypa

 

 


 

La ténèbre frauduleuse

La rareté me
l’hécatombe encrée
qui arde angleux le
lit de la licorne
Laide Laide meurt
qui respire l’œil
presque décavé
L’hécatombe et la
rareté grimacent
Lie de plaie le peu
sa liesse et le
mort-bois pie se perdent
sur l’antre des philtres

Le mur se crispait.

 


 

Brandons

La foudre et le carbone
profilent l’illusion
l’illusion orgue et soies
de la déraison serve
Devant le cerceau qui
surplombé par l’issue
qui contrarie polaire
ce leurre et la natte
noircissant comme forge
la margelle qui naît
devant cerceau et natte
psalmodier la neige
la foudre et le carbone
n’esquive pas le flou

 


 

Dénouer émeut-il ?

Le hameau d’ironie
brève allégorie    rampe
du sable au banc extrême
Havi sur le murmure
envahit le visage
auquel la mer renonce
et allume un camée
La noire    l’astérie
des cases qu’on ne fane
dénouent la muette

 


 

Soulager l’écrit

Le judas de l’oubli fer-
blanc souffert sous l’azalée
vomit les ongles du livre
exsangue    vomit l’émail
intrus de ce hurlement
bleu tel d’antan bleu qui
prête sa nuit encore cadavre
et tranche le froid qui gît
dans le bagne du papier
sur mille mots nés du linge.

 


 

En dépit du ciel

Le présage du tailleur de pierre
ambulant tel un feu amnésique
qui ne rançonne pas plagiaire
celui qui moleste même amer
le rêveur sorti du froid des roses
le présage et la pierre à demi
familiers pour quatre désespoirs
— Mémoire contraignant l’affre au bleu
Affre agrégeant le voilé jusqu’à
Voilé infernal ne matant rien
De rien essaim hélant un point noir —
le présage épellerait la pierre
mais le tailleur prétend frémir    le
dédale luire en dépit du ciel.

 


 

Tracas du lieu

Des mois de plumes
et l’affre des
fables tombant
ombrant la mer
du vœu de nacre
Des mois de ronces
et l’échafaud
de la pudeur —
Qui renonçait
peut-être proue
au sang du vide
bien endêvée
casse posthume
le lustre rare

 


 

Un autre ventre

Presque l’hiver. Humant le masque
grège de qui descendrait vers
descendrait vers une marelle
noire du calcaire mental
et pourquoi pourquoi du calvaire
une marelle presque sauve
descendrait plâtre et soie aux yeux
s’il croyait à l’or du chaos,
humant le front et le sommeil
j’agrandis    ne dis pas haillon
dans l’ovale du second vide
n’offre pas de boue    j’agrandis
le volet hiémal venant qui
sur la mire d’un aven tourne.

 


 

Défiance

D’ambre, presque dérobée à l’âpre
semblant de maléfice et d’écume,
l’âme erre, erre avec le scarabée
rendant un angle à la nuit cernée
de statues envenimées et grèges
tel le hère qui dénie débâcle
au seul dormir, ne fleure la honte
et scande l’absence d’âme en mer,
sur le fléau des saisons perlées
ou dans le haillon de l’aveu-fée.
Pas d’âme dans l’hospice des encres,
ni sur cette patène du ventre
qui étourdit, ni en geôle — dame!
Ne hanter pas l’anse du courant
qui transit le sphinx. Refuser d’aise.

 


 

Peser une chute

La liberté trouble la neige
sur douze malaises noirs et
blancs    Et les scorpions fidèles
à l’itinéraire qui fuit
comme limaille d’un stigmate
ne meurent plus de leur regard
Dans les larmes frappées la torche
enchâssée la stèle de lynx
mues à l’orée également
pie par leur rusticité ivre
jamais ne sont jalousées     même
si tisons jade les isolent
Pour venir au passe-tourment
faire accroire le dernier jeu
à celle qui juche émissaire
un matin peu achalandé
pour ainsi dire en écuelle
sa mémoire sur la potence
la débuche de ce qui tremble
Douze troubles ont troussé la
neige et garance l’élargissent.