Présentation
Héritier d’une lignée de condottieri, Jean-François III Pic, fils aîné de Bianca Maria d’Esteet de Galeotto Ier, Seigneur de La Mirandole, naquit, pense-t-on, en 1469 — Son oncle, le grand Jean Pic de La Mirandole, devint son maître et lui choisit Aide Manuce pour précepteur qui le préparera à une vie d’érudition et d’étude — Soldat aussi, vertueux et très religieux (proche de Savonarole dont il écrira une Vita et protégera les rares « oints », transfuges de Florence) on dit qu’il ne fut arrêté dans ses études que par la crainte de se distraire de la piété et par les guerres qui l’opposèrent à ses frères cadets —Devenu Seigneur de La Mirandole à la mort de son père en 1499, il y fera venir l’Arioste, Bembo, Ficino, Mainardi, Erasme, More, Budé, Ximenès ou Reuchlin — Malgré le soutien de l’empereur Maximilien et du pape Jules, les armées de ses frères assiègent et s’emparent de La Mirandole — Il s’exile et voyage ; on le verra parcourant la Dacie, la France et l’Allemagne — En 1511 les troupes pontificales commandées par Jules II reprennent la seigneurie et la lui restituent — Jean-François retourne à ses études, poursuivi par la haine de Françoise Trivulce, fille d’un maréchal de France et veuve de Louis Pic dont elle entend récupérer l’héritage ; en 1533, le fils de cette dernière, son neveu Galeotto Pic le fait assassiner — Lilio Giraldi, l’auteur du De poetis nostrorum temporum le montre malade, en proie aux plus funestes pressentiments, agenouillé en prière auprès de son jeune fils Albert ; les assassins le décapitent, tuent l’enfant et brûlent la bibliothèque ; des volumes précieux et rares ainsi que ses derniers ouvrages disparaissent avec lui dans l’incendie — Il fut un auteur très abondant — Continuateur, et éditeur de Jean Pic de La Mirandole, ses œuvres ont souvent été attribuées à son oncle, parfois même les bibliographes n’ont pas distingué leurs travaux — On conserve de lui, parmi d’autres œuvres : Liber de providentiel Dei contra philosophastros ; Liber de veris calamitatum causis nostrorum temporum ; De expellendis Venere et Cupidine carmen heroicum ; De morte Christi et propria cogitanda ; Physici libri duo ; Liber de imaginatione ; Stavrostichon de mysteriis Germaniae heroico carmine ; Strix, sive de ludificatione daemonum ; Opusculum et defensio pro Savonarolae innocentia ; Vita Savonarolae ; De rerum praenotione — M. Augé-Chiquet (Jean-Antoine de Baïf, Paris, 1909) soutient que le Traitté de l’imagination serait la traduction par Jean-Antoine de Baïf du De imitatione de Jean-François Pic de La Mirandole — Le De imitatione est en réalité une lettre de 1512 adressée à Pietro Bembo (il a souvent été publié avec les œuvres de ce dernier) — Cette erreur atteste que l’intérêt de Baïf, et celui de la Pléiade, pour les œuvres de Jean-François Pic de La Mirandole est de l’ordre de la création, non de celui de la physiologie ou de la morale — Quant au De imaginatione, Hain en cite une première édition, qu’on ne trouve dans aucune bibliothèque, en 1500 à Rome — Les éditions de référence sont celle de Venise, Aide Manuce, 1501, et celle de Strasbourg, Johann Knobloch, 1507 — La traduction de Baïf a paru sous le titre : Traitté de l’imagination, tiré du latin de I. Françoys Pic de la Mirandole. par I.A.D.B. A Paris, Chez André Wechel, demeurant à l’enseigne du Cheual volant, rue S. Iean de Beauuais. 1557. — De cette traduction jamais rééditée, il existe un seul exemplaire connu, conservé à la Bayerische Staatsbibliothek de Munich — Nous le reproduisons ici.
J.-P. I. Amunategui — R.-J. Seckel
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