Recherche par contributeur

Index des auteurs et traducteurs publiés dans la revue

N°9 - 1979 Paul CelanAtemkristall (Cristal d’un souffle) - Deuxième partie

Traduction : Michel DeguyJean Launay

Atemkristall (Cristal d’un souffle) – Deuxième partie

BEIM HAGELKORN, im
Auprès du grêlon, dans
brandigen Mais-
l’épi de maïs niellé
kolben, daheim,
               au pays

 

den späten, den harten
aux tardives, aux dures
Novembersternen gehorsam :
constellations de novembre obéissant :

 

in den Herzfaden die
dans le fil du cœur les
Gespräche der Würmer geknüpf — :
conversations des vers entrenouées — :

 

eine Sehne, von der
une corde d’où
deine Pfeilschrift schwirrt,
ton écrit-flèche vibre
Schütze.
Sagittaire.

 

Proche du grêlon dans l’épi rouillé du maïs, chez toi, écoutant la tardive, la dure constellation de novembre :
tressées au fil du cœur paroles de larves entre elles — :
une corde d’où vibre la flèche que tu écris, Sagittaire.

 


Vom Blau, das noch sein Auge sucht, trink ich als erster.
Aus deiner Fussspur trink ich und ich seh :
du rollst mir durch die Finger, Perle, und du wächst !
Du wächst wie alle, die vergessen sind.
Du rollst : das schwarze Hagelkorn der Schwermut
fällt in ein Tuch, ganz weiss vom Abschiedwinken.

( I , 48 )

 

Du bleu que son œil cherche encore je bois le premier. Je bois à la trace de ton pied et je vois : tu roules à travers mes doigts, perle, et tu grandis ! Tu grandis comme tous les oubliés. Tu roules : le grêlon noir et lourd au cœur tombe dans un linge, blanc de signes d’adieu.

 


DER STEIN AUS DEM MEER

 


Das weisse Herz unsrer Welt, gewaltlosverloren wirs heut

                                        um die Stunde des gilbenden Maisblatts :
ein runder Knäuel, so rollt’es uns leicht aus den Händen.
So blieb uns zu spinnen die neue, die rötliche Wolle
                                                                                          des Schlafs
an der sandigen Grabstatt des Traumes :
ein Herz nicht mehr, doch das Haupthaar wohl des Steins aus
                                                                                                    der Tiefe,
der ärmliche Schmuck seiner Stirn, die sinnt über Muschel
                                                                                                    und Welle.

 


Vielleicht, dass am Tor jener Stadt in der Luft ihn erhöhet
                                                                                ein nächtlicher Wille,
sein östliches Aug ihm erschliesst überm Haus, wo wir liegen,
die Schwärze des Meers um den Mund und die Tulpen aus Holland
                                                                                                 im Haar.
Sie tragen ihm Lanzenvoran, so trugen wir Traum,
                                                            so entrollt’ uns das weisse
Herz unsrer Welt. So ward ihm das krause
Gespinst um sein Haupt : eine seltsame Wolle,
an Herzens Statt schön.

 

O Pochen, das kam und das schwand ! Im Endlichen wehen
die Schleier.

(I,27)

 

PIERRE DE MER

Le cœur de notre monde, sans bruit nous l’avons perdu aujourd’hui à l’heure où jaunit la feuille du maïs : une pelote ronde, elle a facilement roulé de nos mains Il nous fallut filer la laine nouvelle, la laine rousse du sommeil dans le sable, au tombeau du rêve : non plus un cœur, mais la chevelure cette fois de la pierre remontée du fond, la parure des pauvres pour orner son front songeant à la vague, aux coquillages.

Peut-être, aux portes de cette ville dans l’air, une volonté de nuit l’exhaussera-t-elle, lui fera-t-elle ouvrir l’œil qui la tire vers l’est par-dessus la maison où nous sommes, le noir de la mer autour de la bouche, les tulipes de Hollande dans ses cheveux. Ils portent des lances à son devant et nous portions un rêve et le cœur blanc de notre monde roula de nous. Ainsi lui vint ce tissu bouclé autour de sa tête : une étrange laine, belle à la place du cœur.

O battements, venus et passés ! Signes de voiles qui flottent dans le fini.

 


STEHEN, im Schatten
Se tenir là, dans l’ombre
des Wundenmals in der Luft.
du stigmate dans l’air.

 

Für-niemand-und-nichts-Stehen.
Pour personne-et-rien, là
Unerkannt,
Pas reconnu,
für dich
pour toi
allein.
seul.

 

Mit allem, was darin Raum hat,
Avec tout ce qui là-dedans a espace
auch ohne
aussi sans
Sprache.
langage.

 

Debout, dans l’ombre de la trace de blessure, en l’air.

Pour-personne-et-rien, là
Sans être reconnu,
pour toi

seul.

Avec tout ce qui, même dénué de parole, trouve là de l’espace.

 


IN DER LUFT, da bleibt deine Wurzel, da,
in der Luft.
Wo sich das Irdische ballt, erdig,
Atem-und-Lehm.

( I, 290 )

 

Dans l’air, là demeure ta racine, là, dans l’air. Où le terrestre fait boule, terreux, souffle-et-argile.

 


SCHWARZ,
wie die Erinnerungswunde,
wühlen die Augen nach dir
in dem von Herzzähnen hell-
gebissenen Kronland,
das unser Bett bleibt :

 

durch diesen Schacht musst du kommen —
du kommst.

( II, 57 )

 

Noirs, comme la blessure souvenir, les yeux fouillent à ta recherche le Pays de la Couronne percé à jour par les dents du cœur, notre lit plus que jamais : par ce puits il faut que tu viennes — tu viens.

 


DEIN VOM WACHEN stössiger Traum.
Ton rêve qui de veiller donne des coups
Mit der zwölfmal schrauben-
Avec la douze fois en forme de vis
förmig in sein
              dans sa
Horn gekerbten
corne gravée
Wortspur.
trace du mot.

 

Der letzte Stoss, den er führt.
Le dernier coup qu’il porte.

 

Die in der senkrechten,
       Dans la verticale
schmalen
étroite
Tagschlucht nach oben
faille du jour vers le haut
stakende Fähre :
avançant à la gaffe, le bac :

 

sie setzt
il passe
Wundgelesenes über.
ce qui a été jusqu’à le blesser, de l’autre côté.

 

 

Ton rêve à contre-veille, par à-coups. Avec, douze spires gravées dans sa corne, la piste du mot.

Le dernier coup qu’il donne.

Dans la faille verticale, étroite, du jour, montant à coups de gaffe, la barque :

elle passe la gerbe meurtrissure, le lu — de l’autre côté.

 



Gesänge :
Augenstimmen, im Chor,
lesen sich wund.

( I , 169 )

 


chants : voix des yeux, en chœurs, lisent à s’en blesser.

 



der verkieselten Stirn eines Widders
brenn ich dies Bild ein, zwischen
die Hörner, darin,
im Gesang der Windungen, das
Mark der geronnenen
Herzmeere schwillt.

( II, 97 )

 

… au front caillouteux d’un bélier je grave au fer cette image, entre les cornes, là, dans le chant des circonvolutions, où la moëlle des mers montées du cœur se caillebotte.

 


MIT DEN VERFOLGTEN in spätem, un-
Avec les persécutés en tardive, non
verschwiegenem,
passée sous silence,
strahlendem
rayonnante
Bund.
alliance.

 

Das Morgen-Lot, übergoldet,
La sonde du matin, recouverte d’or,
heftet sich dir an die mit-
s’attache à ton (talon)
schwörende, mit-
qui jure avec,
schürfende, mit-
qui fouille avec,
schreibende
qui écrit avec.
Ferse.

 

Avec les persécutés en alliance tardive, déclarée, rayonnante.
La ligne qui sonde le matin, dorée, s’attache à ton pied : avec eux tu jures, tu cherches, tu écris.

 


FADENSONNEN
Soleils de fil
über der grauschwarzen Ödnis.
sur la gris-noire désolation
Ein baum-
Haute comme un arbre
hoher Gedanke
             une pensée
greift sich den Lichtton : es sind
saisit le ton de la lumière : il y a
noch Lieder zu singen jenseits
encore des chants à chanter par-delà
der Menschen.
l’homme.

 



Am Lichtsinn
errätst du die Seele….

( I, 167 )

… Comme elle sent la lumière, tu devines l’âme…

 


Nun aber schrumpft der Ort, wo du stehst :
Wohin jetzt, Schattenentblösster, wohin ?
Steige. Taste empor.
Dünner wirst du, unkenntlicher, feiner !
Feiner : ein Faden,
an dem er herabwill, der Stern :
um unten zu schwimmen, unten,
wo er sich schimmern sieht : in der Dünung
wandernder Worte.

( I, 135 )

 

… Mais ta place se resserre : où iras-tu, désombré, où maintenant ? Monte. Cherche en haut. Tu t’amincis, toujours moins reconnaissable, plus fin ! Plus fin : un fil au long duquel elle veut descendre, l’étoile : pour nager en bas, en bas où elle se voit trembler : dans la houle de mots en voyage.

 



Schlüsselgeräusche oben,
im Atem-
Baum über euch :
das letzte
Wort, das euch ansah,
soll jetzt bei sich sein und bleiben.

( I, 245 )


Bruits de clef là-haut, dans l’arbre-souffle au-dessus de vous : le dernier mot qui vous regarda doit à présent être chez lui et y rester.

 


IM SCHLANGENWAGEN, an
Dans le char du serpent, au
der weissen Zypresse vorbei,
large du blanc cyprès,
durch die Flut
coupant le flot,
fuhren sie dich.
ils te menaient.

 

Doch in dir, von
Mais en toi, de
Geburt,
naissance,
schäumte die andre Quelle,
bouillonnait l’autre source
am schwarzen
le long du noir
Strahl Gedächtnis
rayon mémoire
klommst du zutag.
tu t’es hissé au jour.

 


Ein Mann wohnt im Haus der spielt mit den Schlangen
der schreibt
der schreibt wenn es dunkelt nach Deutschland dein goldenes
Haar Margarete
• • •

(I, 41 )

… Un homme habite dans la maison il joue avec les serpents Il écrit il écrit quand l’obscurité se fait en Allemagne tes cheveux d’or Margarete…

 


RUH AUS IN DEINEN WUNDEN,

Durchblubbert und umpaust.

 

Das Runde, klein, das Feste :

Aus den Blicknischen kommts

gerollt, nahebei,

in keinerlei Tuch.

 

(Das hat

— Perle, so schwer

wars durch dich —,

das hat sich den Salzstrauch ertaucht,

drüben, im Zweimeer.)

 

Ohne Licht rollts, ohne

Farbe — du

Stich die Elfenbeinnadel hindurch

— wer weiss nicht,

dass der getigerte Stein, der dich ansprang,

an ihr zerklang ?—,

und so — wohin fiel die Erde ? —

lass es sich drehen zeitauf,

mit zehn Nagelmonden im Schlepptau,

in Schlangennähe, bei Gelbf’

quasistellar.

(II,103)

 

Repose dans tes blessures, traversé goutte à goutte, décalqué, le calme autour.
Le rond, petit, le ferme ; venu des niches du regard, roule, si près, dans aucun linge.
(Il a — perle, ce fut si dur, passer par toi — il a ramené le buisson de sel de sa plongée là-bas, dans les Deux-Mers.)
Ni lumière ni couleurs, il roule — et toi, pique l’aiguille d’ivoire à travers — qui ne soit que la pierre tigrée qui t’assaillit s’y brisa comme un cri  ? —, et ainsi — où tomba la terre ? — fais le tourner en amont du temps, avec dix lunes d’ongle à sa remarque, dans les parages du serpent, par marée jaune, quasi stellaire.

 


HARNISCHSTRIEMEN, Faltenachsen,
Stries de l’armure, axes des plis,
Durchstich-
Pointillé de piqûres :
punkte :

 

dein Gelände.
ton terrain.

 

An beiden Polen
Aux deux pôles
der Kluftrose, lesbar :
de la rose-faille, lisible :
dein geächtetes Wort.
ta parole reléguée.
Nordwahr. Südhell.
Vraie par le nord. Claire par le sud.

 


VERBRACHT ins
Gelände
mit der untrüglichen Spur :

 

Gras, auseinandergeschrieben. Die Steine, weiss,
mit den Schatten der Halme :
Lies nicht mehr — schau !
Schau nicht mehr — geh !

( I, 197 )

 

Porté sur le terrain avec la trace certaine : herbe, ici épelée. Les pierres, blanches, avec les ombres des tiges : ne lis plus — regarde ! Ne regarde plus — va !

 



Ein Nichts
waren wir, sind wir, werden
wir bleiben, blühend :
die Nichts-, die
Niemandsrose.

( I , 225 )

 

Un rien nous étions, nous sommes, nous resterons, en fleur : la rose de rien ni de personne.

 


WORTAUFSCHÜTTUNG, vulkanisch,
Jetées de mots, volcanique,
meerüberrauscht.
recouverte du bruit de la mer.

 

Oben
En haut
der flutende Mob
le flot montant de la populace
der Gegengeschöpfe : er
des contre-créatures : elle
flaggte — Abbild und Nachbild
pavoisait — copie et reproduction
kreuzen eitel zeithin.
croisent vaniteusement dans le sens du temps.

 

Bis du den Wortmond hinaus-

 

schleuderst, von dem her
                         par laquelle
das Wunder Ebbe geschieht
le miracle de la marée basse arrive
und der herz-
et le cratère en forme de cœur
förmige Krater

 

nackt für die Anfänge zeugt,
nu témoigne pour les commencements,
die Königs-
les naissances des rois.
geburten.

 

Jetée de mots, volcanique, recouverte du bruit de la mer.
En haut la marée vulgaire, les contrefaçons : elle pavoisait — images d’après, images après, croisent, vaines, au fil du temps.
Jusqu’au mot que tu fulmines, lune par qui la merveille d’un jusant arrive et le cratère en forme de cœur à nu pour les commencements, les naissances des rois, témoigne.

 


ARGUMENTUM E SILENTIO

Für René Char

An die Kette gelegt

Zwischen Gold und Vergessen :

Die Nacht.

Beide griffen nach ihr.

Beide liess sie gewähren.

 

Lege,

Lege auch du jetzt dorthin, was herauf-

Dämmern will neben den Tagen :

Das sternüberflogene Wort,

Das meerübergossne.

 

Jedem das Wort.

Jedem das Wort, das ihm sang,

Als die Meute ihn hinterrücks anfiel —

Jedem das Wort, das ihm sang und erstarrte.

 

Ihr, der Nacht,

Das sternüberflogne, das meerübergossne,

Ihr das erschwiegne,

Dem das Blut nicht gerann, als der Giftzahn

Die Silben durchstiess.

 

Ihr das erschwiegene Wort.

 

Wider die andern, die bald,

Die umhurt von den Schinderohren,

Auch Zeit und Zeiten erklimmen,
zeugt es zuletzt,
zuletzt, wenn nur Ketten erklingen,
zeugt es von ihr, die dort liegt
zwischen Gold und Vergessen,
beiden verschwistert von je —

 

Denn wo
dämmerts denn, sag, als bei ihr,
die im Stromgebiet ihrer Träne
tauchenden Sonnen die Saat zeigt
aber und abermals ?

( I, 139 )

 

Mise à la chaîne entre l’or et l’oubli : la nuit. Tous deux voulurent la saisir. Elle les laissa faire tous les deux.
Toi aussi maintenant mets là-bas ce qui veut poindre distinct des jours : le mot survolé d’étoiles, arrosé de mer.
Chacun son mot. A chacun le mot qui chanta quand la meute se jeta sur lui par derrière — A chacun le mot qui lui chanta et se tut.
A la nuit, pour elle le survolé d’étoile, l’arrosé de mer, pour elle le mot conservé au silence dont le sang ne se figea pas lorsque la dent du poison transperça ses syllabes.
Pour elle le mot conservé au silence.
Car le jour, où pointait-il, dis, sinon chez elle qui dans le pays qu’elle irrigue de ses larmes montre aux soleils plongeant la semence, encore, encore.

 


(ICH KENNE DICH, du bist die tief Gebeugte,
(Je te connais, tu es la profondément ployée,
ich, der Durchbohrte, bin dir untertan.
moi, le transpercé, je te suis soumis.
Wo flammt ein Wort, das für uns beide zeugte ?
Où flambe un mot qui témoigne pour nous deux ?
Du — ganz, ganz wirklich. Ich — ganz Wahn.)
Toi — tout à fait réelle. Moi — tout à fait chimère.)

 

(Je te connais, tu es celle qui ploie
Et je suis, moi, le transpercé, sous toi.
Où, la flamme d’un mot qui nous profère
Tous deux ? Toi, vraiment réelle, moi, chimère.)

 



Wann,
wann blühen, wann,
wann blühen die, hühendiblüh,
huhediblu, ja sie, die September-
rosen ?

 

Hüh — on tue … Ja wann ?

 

Wann, wannwann,
Wahnwann, ja Wahn, —

( I, 275)

 

Quand fleuriront (…) les roses de septembre…

 


WEGGEBEIZT vom
Eliminé par l’acide du
Strahlenwind deiner Sprache
vent de rayons de ta parole
das bunte Gerede des An-
le bavardage bigarré du vécu exprès —
erlebten — das hundert-
                        l’hecto-
züngige Mein-
glotte mon-
gedicht, das Genricht.
poème, la somme des non.

 

Aus-
Nettoyé
gewirbelt
par le tourbillon
frei
libre
der Weg durch den menschen-
le chemin à travers l’anthropo-
gestaltigen Schnee,
morphe neige,
den Büsserschnee, zu
la neige du pénitent, vers
den gastlichen
les accueillantes
Gletscherstuben und -tischen.
salles et tables des glaciers.

 

Tief
Profondément
in der Zeitenschrunde
dans la crevasse du temps
beim
auprès
Wabeneis
de la glace en rayon de miel
wartet, ein Atemkristall
attend, un cristal de souffle,
dein unumstössliches
ton irrenversable
Zeugnis.
témoignage.

 

Soufflé, au vent acide, au vent radieux de ta langue, le bariolage de la vie en paroles apprises — l’hectoglotte mon-poème, le nom des non.
Ouvert à tourbillons, le chemin dans la neige à forme d’hommes, neige de pénitent, vers l’accueil des toits et tables du glacier.
Loin au fond de la fissure du temps, aux rayons de glace attend, cristal d’un souffle, ton incassable déposition.

 


Du bleibst, du bleibst, du bleibst

Einer Toten Kind,

Geweiht dem Nein meiner Sehnsucht,

Vermählt einer Schrunde der Zeit,

Vor die mich das Mutter wort führte,

Auf dass ein einziges Mal

Erzittre die Hand,

Die je und je mir ans Herzgreift !

(I, 111)

 

Tu restes, tu restes, tu restes l’enfant d’une morte, voué au non de mon regret, conjoint à une fissure du temps, conduit devant elle par la parole mère, afin que tremble, un fois, cette main depuis toujours serrant mon cœur !